La tristesse au travail,
une émotion à gérer pas facile !

L’émotion qu’est la tristesse est une émotion qu’on regarde peu chez nous même et chez les autres. Le mot lui même est peu utilisé sauf en cas de deuil où on peut entendre « il ressent une grande tristesse à la perte de … » ou « la tristesse est partout suite aux attentats.. ». Sinon la tristesse, elle, semble ne pas exister ou ne pas avoir droit d’être présente ! 

C’est pourtant une émotion fondamentale et fréquente comme ses soeurs la colère, la peur et la joie. Et si elle est rarement décryptée c’est pour une raison évidente : tristesse et larmes sont dans notre inconscient collectif étroitement mêlés si bien qu’en l’absence de larmes on ne la reconnait pas et s’il y a au contraire présence de larmes on en déduit de facto qu’il s’agit de tristesse alors même que l’autre est en colère !

le mouvement qui accompagne la tristesse : le repli

le mouvement lié à la tristesse : le repli

Les signes visibles de la tristesse

La tristesse se voit physiquement comme les autres émotions. La gaité s’est comme effacée du visage, laissant place à un visage fermé. Les commissures des lèvres tombent légèrement, les paupières supérieures sont baissées et le regard est souvent bien lointain… ça vous parle ? ces moments où vous vous adressez à quelqu’un et qu’il revient parfois il est perdu dans ses pensées, parfois il est simplement triste et tente de faire bonne figure ! être triste en société vous n’y pensez pas ! Le corps lui aussi exprime cette tristesse : il est comme replié et pour celui qui la ressent , il a du mal à se mettre en mouvement, il se sent vidé de son énergie vitale ……

Le message de la tristesse

Elle vient nous raconter quelque chose qui tourne autour du manque, de l’absence, de la perte. On peut être triste lors de la perte d’un être cher ou lorsqu’on n’est pas reconnu par son boss. Dans les deux cas, c’est bien de manque dont il est question.

La tristesse vient aussi souvent d’une accumulation de petites choses auxquelles on n’a pas voulu prêter attention et qui viennent ébranler notre maison, tout notre être. C’est votre associé qui n’a pas prêté attention à ce que vous avez fait, votre mari qui ne se rend pas compte du mal que vous vous êtes donné pour préparer les 6 ans du petit, l’amie qui a totalement zappé votre anniversaire. Chaque élément séparemment, vous l’avez rationnalisé, accepté et « rangé mais voilà, il y a eu un petit manque à chaque fois , un petit manque de reconnaissance, d’amour qui vous rend triste le soir si tout ça a eu lieu dans la même journée.

Apprenons à être triste

Il est bon alors de simplement d’écouter cette tristesse, de l’accueillir, et de comprendre le besoin qui se cache derrière. Ai je besoin que mon compagnon , mon associé reconnaisse ce que j’ai réalisé ? Derrière la tristesse se cache un besoin de réconfort et d’attention ! Déterminez le et ensuite de doucement exprimer le à l’autre qui en principe, on le sait, répondra « mais bien entendu que c’est génial ce que tu as proposé » ou « mais je ne sais pas comment tu fais pour penser à cela entre ton boulot et ton association »ou encore « tu es une femme incroyable »

le besoin de celui qui est triste : être réconforté

Toucher l autre, l’entourer c’est lui montrer qu’il n’est pas seul.

  • On a besoin de l’entendre

En vrai ça fait tellement de bien de l’entendre et encore plus de le ré entendre. Votre cerveau et votre coeur le réclament et seule cette phrase permettra d’envoyer un message de sérénité . Et de dire ainsi à la tour de contrôle qu’est notre cerveau que c’est bon tout va bien ! Sans quoi vous le savez on passera directement à la phase « parano » ! Ses phrases qui tournent dans votre tête « j’en étais certaine il s’en fout » , « c’est toujours pareil, elle croit que c’est facile pour moi », « et en plus il se plaint d’être fatigué » … Vous les reconnaissez ces petites phrases qui nourrissent inlassablement l’inverse de ce qu’il faudrait ? si vous n’exprimez pas à l’autre votre besoin, elles vont décupler et prendre de plus en plus de place.

Le contexte actuel favorise cette tristesse. Les difficultés à avoir des liens sociaux, des moments familiaux (couvre feu) participent à ce sentiment. Ajoutons le temps gris et sa pluie… les contraintes ajoutées (télétravail, rentrer plus tôt, masque…). Et vous avez sous vos yeux un véritable terreau où chaque graine pousse bien plus vite

En 3 points

  1. Ecouter ce qui a lieu, nommer la tristesse et accueillez là
  2. observer ce que vous avez besoin de laisser partir
  3. enfin, choisissez ce que vous avez envie de laisser venir à la place